mental

Je sais depuis pas mal de temps que j’ai un problème sur le temps que je passe sur les écrans. En particulier sur mon téléphone. Les réseaux sociaux ont empiré cela. Et au fond je sais aussi que ce n’est pas bon pour mon mal de tête. C’était même une des premières recommandations de mon médecin traitant : faire attention à ma position quand je suis sur mon téléphone ou une tablette – et le temps passé dessus…

Mais ça, c’est exactement le genre de trucs que je mets de côté très loin dans mon esprit. Un de mes plus beaux exemples d’acrasie. Je sais que ce n’est pas bon pour moi… Mais je continue, car c’est si simple, si facile, si confortable. Et je n’ose pas vous dire le temps que j’y passe chaque jour, entre Facebook, Whatsapp, YouTube, les infos sur internet, mes mails… Je mets le site internet couleurs chroniques à part, je travaille sur ordinateur, seule, coupée du monde, dans ma bulle – et je fais attention à ma position !

(Photo mise au début de l’article : par William Iven sur Unsplash)

The Social Dilemna

Cet article, je n’avais absolument pas prévu de l’écrire il y a encore quelques jours. Pas envie de remuer le problème, trop gênant… Mais il arrivait justement sur ma liste pour le JournalSpeak. En effet je ressens de la culpabilité, de la frustration et de l’énervement contre moi même quand je prends conscience de tout ce temps gaspillé sur les écrans.  Et je suis tombée dans mon fil Facebook (Vous voyez l’ironie de la chose ?) sur une vidéo parlant du film « The Social Dilemna » , un « docu-drama » sur Netflix. « Derrière nos écrans de fumée » en France.

Ce film d’1h34 a été une sorte d’électrochoc pour moi, très perturbant. Parce qu’il a remis en question mes propres fonctionnements et choix du quotidien. A quoi j’occupe les heures qui me sont offertes chaque jour de ma vie ? A qui / quoi j’offre mon attention ? Et ça m’a profondément perturbé car j’ai réalisé à quel point je m’était doucement laissée prendre au piège des réseaux sociaux et autres appli addictives.

Que faire ?

Aujourd’hui je sais que c’est trop important pour ma santé mentale de ne pas regarder le problème en face : le temps que je perds sur les écrans, en particulier les réseaux sociaux et YouTube… et à quel point ça ne m’aide pas à aller mieux. Comment faire 20 minutes de JournalSpeak par jour et en parallèle me perdre dans mon téléphone pendant beaucoup plus longtemps ? Trop d’incohérences en moi…

Je vais suivre ici la même approche que pour les outils qui peuvent aider à mieux vivre avec une douleur chronique. Ne pas diaboliser ni encenser. Essayer de comprendre, ne plus subir ni se faire manipuler. Mettre le plus au clair possible les avantages et les effets pervers.

Et enfin « mettre à ma sauce », vous dire comment j’envisage de trouver une meilleure utilisation des réseaux sociaux. Dans le cadre de mon usage personnel mais aussi pour le groupe Facebook Couleurs Chroniques : assumer ma responsabilité à ce niveau. Bien sûr je serais ravie d’avoir vos retours dans les commentaires, comment vous utilisez tous ces réseaux sociaux ?

Sommaire

Ce que je retiens de The Social Dilemna

Accros aux écrans ?

Hacker notre « cerveau primitif »

Que faire pour le groupe Facebook Couleurs Chroniques ?

Modifier mon usage des réseaux sociaux

Podcast = enregistrement audio

 

Articles et vidéos sur the Social Dilemna

Pour un article en français, voilà celui que j’ai trouvé sur France Info. Peut-être en avez vu d’autres passer que vous pourriez mettre dans les commentaires ?

« Derrière nos écrans de fumée », le documentaire qui va peut-être vous sevrer des réseaux sociaux.

https://www.francetvinfo.fr/culture/series/netflix/derriere-nos-ecrans-de-fumee-le-documentaire-qui-va-peut-etre-vous-sevrer-des-reseaux-sociaux_4115743.html#xtor=CS2-765-%5Bautres%5D-

 

Ce que j’en retiens…

« Si vous ne payez pas, c’est que c’est vous le produit ». Ils utilisent les failles, les vulnérabilités de l’esprit humain pour capter notre attention et notre temps. Il nous volent une partie de notre vie pour la vendre à leurs véritables clients : les annonceurs publicitaires. Nous ne sommes plus que des ressources à exploiter, leur produit c’est nous, notre attention. Notre « rentabilité » est directement liée à notre temps passé sur les écrans.

Je le répète pour m’en convaincre moi même. Nous ne sommes pas les clients des réseaux sociaux. Ce sont les annonceurs publicitaires leurs clients. Et que leur vendent ils ? Notre attention et notre temps. Que nous leur offrons généreusement

Ils ? Facebook, Twitter, You Tube, Instagram… Leurs 3 objectifs : que l’on reste le plus longtemps possible, que l’on partage avec le plus de personnes possibles et qu’ils puissent insérer le plus de pubs possible sans nous faire déconnecter. C’est flippant car j’ai l’impression d’être complètement rentrée dans leur jeu. Surtout depuis que je vis aux USA (voir la suite). Je me suis fait « hacker » mon cerveau – par moments seulement, heureusement !

Des effets angoissants

C’est sur les ados – en particulier les collégiennes – que les réseaux sociaux semblent le plus dangereux d’après le documentaire. Ils dégradent leur estime d’elles-mêmes en particulier, avec toutes les blessures plus ou moins violentes vécues en ligne. Et plus généralement ils jouent négativement sur l’image de soi et la manière dont on se sent reconnu, apprécié. Ils ne nous satisferons jamais vraiment : beaucoup de vide derrière les « Likes ».

Un autre effet de ces réseaux sociaux, c’est qu’imperceptiblement ils cherchent à modifier nos croyances et nos comportements. Au point d’avoir un impact sur la vie politique et la société. Je ne parlerai évidemment pas de cela dans Couleurs Chroniques, juste vous dire que ça rajoute beaucoup à mon anxiété actuellement. Ils aggravent la polarisation de la société américaine, qui devient parfois effrayante, en cette période de pandémie et à l’approche d’une élection importante.

Fake News

Si nous ne faisons pas attention, les réseaux sociaux peuvent nous maintenir dans une sorte de bulle que l’on croit la réalité, la vérité – avec trop souvent des Fake News…Pourquoi elles marchent si bien sur les réseaux sociaux ? Parce que la vérité est souvent triste et ennuyeuse, les fake news captent malheureusement beaucoup mieux l’attention des gens.

Personne ne l’a décidé dans les « big techs », les algorithmes choisissent juste ce qui marche le mieux, sans avoir la capacité de démêler le vrai du faux. Et le transmettent rapidement. Les vrais coupables ici :  des personnes – ou des états, des groupes- mal intentionnées qui produisent ces fake news en sachant très bien qui elles veulent manipuler. Les réseaux sociaux ne font alors que révéler ce qu’il y a de pire en l’être humain…

Ne pas diaboliser cependant

Ainsi les effets de Facebook et autres sont surtout liés aux usages que nous en faisons, et de ce que nous y postons. Ils peuvent être très utiles et extraordinaires… ou nocifs pour nous mais aussi pour la société, la démocratie. C’est à chacun de nous de s’en servir avec bienveillance et vigilance.  Apprendre à nos enfants qu’on n’a pas le droit d’y blesser injustement les autres, exactement comme dans la vie réelle. Et faire preuve de bon sens, d’esprit critique, vérifier les infos et rester ouvert aux autres opinions.

 

Accros aux écrans ?

Ma « consommation » de réseaux sociaux a augmenté fortement depuis que je vis aux USA. En effet ici Facebook prend une place beaucoup plus importante dans la vie quotidienne : pour être sûr d’avoir les dernières infos de la mairie, de l’école ou du club des enfants, c’est souvent sur Facebook qu’il faut aller. Et entre deux infos que je recherchais, je me laisse prendre par une vidéo amusante, une pub, un reportage intéressant, une vidéo “trop mignonne”… et une heure passe alors que je pensais juste rester 5 minutes.

Groupes Facebook

De plus pour mieux comprendre les approches MindBody américaines, je me suis abonnée à plusieurs groupes Facebook et chaînes YouTube que je suivais quotidiennement jusqu’à maintenant… J’y ai appris beaucoup de choses intéressantes, mais c’est moins le cas aujourd’hui car il y a peu de nouveautés. Et beaucoup trop de demandes de soutien. Lire trop de posts de personnes qui souffrent (souvent quand elles arrivent pour se présenter ou après une rechute), je sais que ce n’est pas bon pour moi à long terme.

Un peu d’humour.. qui appuie là où ça fait mal

Et vous ? Vous gérez comment ? Je vous propose ce sketch de Kyan Khojandi sur l’addiction aux réseaux sociaux . « Perdre 10 ans de ta vie… pendant ta vie… »

Est-ce que ça vous arrive d’oublier tout ce qui est autour de vous quand vous êtes sur votre téléphone ? Qui se sent addict à son téléphone portable – ou à d’autres écrans ?

 

 

Hacker notre « cerveau primitif« 

Je me rends compte de plus en plus que mon “mental conscient” ne contrôle en réalité librement que peu de choses sur mes actions quotidiennes et ce qui se passe dans mon corps. Mon “cerveau primitif” joue un rôle bien plus important que je l’imaginais au départ, notamment pour générer une douleur chronique – ou me laisser me perdre derrière des écrans. Facebook, YouTube, Twitter et autres réseaux sociaux l’ont bien compris. Ils utilisent toutes les données scientifiques et psychologiques récentes pour “hacker notre cerveau primitif”.

Notre « cerveau primitif » fonctionne à la manière d’un petit enfant ou d’un animal. Son principal objectif est de nous maintenir en sécurité et d’assurer nos besoins essentiels – la survie ! Ensuite, si nous ne sommes pas en danger, il va se tourner vers tous les plaisirs faciles et immédiats, les gratifications rapides. C’est ce que les réseaux médiaux nous offrent, avec précision et des outils élaborés spécifiquement pour cela : les notifications qui s’allument, les pouces bleues sur Facebook, les rafraichissements qui mettent du temps, et les vidéos distrayantes et amusantes que me proposent Facebook ou Youtube sans que je leur ai rien demandé. Avec une dose de Dopamine à chaque fois, et l’activation de notre circuit de la récompense.

Des algorithmes basés sur la neuroscience

Ainsi l’objectif des réseaux sociaux est de capter le plus longtemps possible notre attention, nous coller à nos écrans. Leurs algorithmes sont basés sur les dernières connaissances scientifiques en neurologie et psychologie. Ils se testent en permanence pour être encore plus efficaces. Ils nous manipulent donc, souvent sans aucune intervention humaine. Et plus ils engrangent de données sur nous pour mieux nous connaître, et plus ils parviennent à capter encore plus efficacement et plus longtemps notre attention.

Ils nous distraient, mais en même temps ils nous éloignent de nos problèmes, de la vie réelle. Et tout ce temps et cette attention perdus, nous ne l’avons plus pour aller vers nos vraies valeurs, résoudre nos problèmes, avancer vers nos rêves, partager de vrais moments avec notre famille et nos amis.  Mais sommes nous si impuissants que cela ?

A nous de hacker notre cerveau primitif !

Ainsi ce que j’aimerais vraiment, c’est hacker moi même mon “cerveau primitif” pour des choses qui sont réellement bonnes pour moi  – comme calmer ma douleur et m’apaiser… parce que j’ai conscience depuis longtemps que le temps que je passe à scroller sur les écrans ne m’aide pas à aller mieux. Je culpabilise souvent pour cette “addiction”. 

Alors tout le programme que je mets en place pour les prochains mois, c’est dans le but de hacker mon cerveau primitif au lieu de laisser les réseaux sociaux le faire dans leur intérêt. Mon intérêt c’est d’apaiser ce cerveau primitif, pour qu’il m’envoie une douleur moins forte. En premier avec le JournalSpeak pour libérer tout ce que je ne veux pas regarder en face, que je refoule ou rumine. Et ensuite prendre tout ce que je peux dans les approches d’Alan Gordon et Dan Buglio pour apaiser mon cerveau primitif du mieux que je peux : c’est leur objectif premier.

Que faire pour le groupe Facebook Couleurs Chroniques ?

J’ai une responsabilité ici, car Couleurs Chroniques a un groupe Facebook. Hors de question de l’arrêter, c’est un outil extrêmement efficace pour communiquer, informer et échanger. Je vais donc essayer de le rendre le plus utile et agréable pour vous en limitant ses effets nocifs ! 

Un des problèmes avec Facebook, c’est la peur de « louper une information ».  Comme les posts anciens se font écraser par les plus récents, ça devient vite fastidieux de remonter le temps pour tout voir. Et quand on remonte son fil, on subit beaucoup trop d’infos qu’on n’a pas demandées – pub ou autres. On s’y perd si vite.

Un post par jour

Alors pour le groupe Facebook Couleurs Chroniques, je propose de limiter les publications au maximum à un post par jour. Avec un rangement par catégorie des posts importants pour les retrouver plus rapidement. Enfin vous pouvez vous désabonner sans quitter le groupe et décider en conscience de revenir y faire un tour quand vous l’aurez choisi. Si vous voulez partager une information ou témoigner, vous pouvez toujours le faire bien sûr, notamment sur Messenger. 

 

Modifier mon usage des réseaux sociaux

Concrètement, que vais je faire pour mon usage personnel des écrans ? Pas jeter mon téléphone, il reste un outil extraordinaire. Mais l’utiliser avec plus de discernement. Je vais essayer d’être le plus vigilante possible pour ne pas me faire trop voler mon attention et mon temps. 

C’est vrai, j’ai appris plein d’infos intéressantes grâce aux réseaux sociaux. Ils m’ont aidée à aller mieux. C’est une pub de Curable sur Facebook qui m’a en premier fait découvrir l’approche Mind/Body. Mais tout ceci ne sert à rien si je ne le mets pas en pratique dans la vie réelle.

Et pour une info intéressante dans mon fil, combien d’heures de perdues et combien d’attention gâchée? Cette attention que je pourrais offrir plutôt à mes proches, mes enfants ou à prendre véritablement soin de moi. Mon mal de tête reste encore aujourd’hui une sorte de révélateur qui m’oblige à réfléchir à ce qui est vraiment bon pour moi. Et à agir !

Quelques unes des idées que je vais essayer de mettre en pratique

(Beaucoup proviennent de cet article – en anglais- « 10 choses que je vais faire après avoir vu The Social Dilemna sur Netflix » sur le site The Quint.)

Supprimer les Notifications

J’ai déjà désactivé toutes les notifications de mon téléphone – il ne reste que les SMS et les coups de fil, on revient aux origines !

Ainsi je vais sur les réseaux sociaux seulement quand je l’ai décidé, sur un temps limité avec un objectif (pas facile, parfois c’est juste « me détendre »…)

Limiter au maximum le « doomscrolling »,

C’est quand on scrolle à l’infini, le cerveau vide (le pire c’est FaceBook Watch pour moi ). Le mieux est de choisir LA vidéo YouTube que je veux regarder, ou Le groupe que je veux lire.

Comme indiqué dans l’article, il n’y a pas que les réseaux sociaux qui nous « abrutissent » parfois. Il y a la télé et les séries en « binge watching ». Mais j’avoue ne plus regarder depuis des années. J’avais remplacé une addiction par une autre …

Désencombrer mon fil Facebook

Me désabonner de presque tout, aller visiter les groupes seulement de temps en temps. Accepter que je perdrais quelques infos – souvent pas si importantes. Et ça marche ! Mon fil se termine très vite maintenant. Facebook ne peut pratiquement plus me mettre de pubs !

Utiliser le mode avion

Mettre systématiquement mon téléphone en mode avion dans ma chambre. Il ne me sert alors que de réveil.

Le matin, interdiction d’enlever le mode avion dans les 15 premières minutes après mon réveil (j’ai maintenant une petite « Morning Routine » sans écrans).

Privilégier l’ordinateur au téléphone

Aucun doute, j’ai une meilleure position assise sur une chaise, un coussin dans le dos et un écran à la bonne hauteur pour mes yeux. Pour les tensions dans mes épaules et ma nuque, ça fait une grande différence ! Lire ses e-mails, Facebook, Instagram, Messenger, YouTube… ça fonctionne bien sur PC. Pour Whatsapp, je n’ai pas encore trouvé ?

Et pour les jeux pareil, grâce à BlueStacks on peut transférer sur PC la plupart de nos parties sur téléphone. Un vrai confort, et une action concrète pour prendre soin de mon corps.

Garder l’esprit ouvert et critique !

Chercher différentes sources d’informations qui me paraissent fiables. Je consulte par exemple souvent le New York Times, l’abonnement est à 1$ par semaine, pour moi ça en vaut la peine. Enfin ne rien partager si j’ai un doute sur une information – et aller vérifier.

Faire regarder The Social Dilemna à mes enfants et mes proches

Et en discuter après. Le meilleur moyen de leur faire prendre conscience des effets pervers des réseaux sociaux – et des écrans en général. Et j’espère toucher le plus de monde possible avec cet article : vous pouvez le partager sur les réseaux sociaux (belle ironie !) en copiant son adresse.

Me demander régulièrement si je ne suis pas en train de me faire voler mon temps et mon attention

Garder mes valeurs et ma passion

Enfin, en tant que créatrice de contenus sur internet et Facebook, je sais le danger de trop chercher un retour de ceux qui me lisent. Surtout ne pas faire dépendre mon bien-être du nombre de pouces bleus sur mes posts ou du trafic sur le site internet. Alors je me rappelle chaque jour l’immense plaisir que je prends à écrire un article, seule, dans ma bulle. Cela me fait du bien, même si personne ne le lit en entier et qu’il n’obtient aucun pouce bleu !!! Pour finir, je me dis que si une seule personne me dit un jour que ce site l’a aidée, mon objectif sera atteint !

Photo by Sara Kurfeß on Unsplash

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