Alan Gordon nous invite à réfléchir à nos motivations, pourquoi suivons nous son programme ? Avant de rentrer dans les méthodes concrètes dans les étapes suivantes, nous pouvons prendre un moment pour réfléchir à la manière dont nous nous traitons. Avons nous de la bienveillance, de l’amour envers nous même?
Alan Gordon insiste en effet sur l’importance de se soucier véritablement de soi, avec patience et compassion. Et non pas être dans la pression constante ou la critique dure à la moindre difficulté. Vouloir réellement prendre soin de soi est ici fondamental. On passerait complètement à côté de l’objectif de ce programme si l’on cherche juste à appliquer ses techniques en se mettant la pression pour se débarrasser au plus vite d’une douleur qui nous encombre.
La version originale de cette partie 8/21 est en libre accès sur le site TMSWiki à cette adresse.
(photo : Ian Stauffer sur Unsplash)
Remarque sur la traduction de « Care »
Alan Gordon utilise beaucoup ce mot dans cet article, il est très important ici. Malheureusement nous n’avons pas d’équivalent aussi clair, positif et simple en français je trouve… Il envoie bien plus de bienveillance et de sérénité que sa traduction.
« Care » = se soucier, prendre soin en français. Le « Self-care », c’est prendre soin de soi.
Idem pour le mot « Safe » = se sentir en sécurité. » I am safe » me parait tellement plus léger que « je suis en sécurité » !
[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_column_text]
Etape 8 : L’étincelle du changement (par Alan Gordon)
[/vc_column_text][vc_single_image image= »2277″ img_size= »large » alignment= »center »][vc_column_text]
Imaginez que vous envoyez votre enfant à la maternelle pour la première fois. Vous préparez sa petite « Lunch Box » (une boîte avec le repas du midi) et vous fermez bien son sac à dos. Vous rayonnez de fierté lorsqu’il entre dans la salle de classe.
A la fin de l’école, vous le récupérez et voyez des larmes dans ses yeux. Un élève de deuxième année nommé Johnny l’a brutalisé / malmené dans la cour de récréation.
Immédiatement, vous passez à l’action : vous prenez votre enfant dans vos bras. Vous lui faites comprendre que ça va s’arranger et vous prenez rendez-vous avec le directeur. Enfin vous prévoyez d’avoir une petite «conversation» avec Johnny le lendemain.
[/vc_column_text][vc_single_image image= »2751″ img_size= »medium » alignment= »center »][vc_column_text]
Photo par Jordan Whitt sur Unsplash
[/vc_column_text][vc_column_text]Toutes ces actions sont motivées par une chose : l’amour. Vous vous souciez de votre enfant, vous avez envie de prendre soin de lui. En effet vous ne le protégez pas parce que vous êtes censé le faire, ou parce que vous pratiquez une technique. Vous le faites parce que la façon dont il est traité compte pour vous.
[/vc_column_text][vc_column_text]
Apprendre à prendre soin de soi = Care
[/vc_column_text][vc_single_image image= »2277″ img_size= »large » alignment= »center »][vc_column_text]
Lorsque nous nous angoissons, nous mettons la pression sur nous même et nous critiquons, cela peut activer les signaux de danger de notre cerveau et induire de la douleur.
Dans la prochaine étape, nous commencerons à voir des techniques pour vous aider à donner à votre cerveau un sentiment de sécurité. Mais l’origine de votre motivation compte énormément.
Allez-vous mettre en œuvre ces techniques parce que vous pensez que vous devez le faire? (Encore plus de pression.) Ou utiliserez-vous ces techniques parce que vous vous souciez (= « care » ) de vous-même… parce que la façon dont vous êtes traité compte pour vous?
Et si vous avez du mal avec une technique, allez vous vous en vouloir ? (Plus de critiques.) Ou est-ce que vous réagirez avec patience et bienveillance ?
Dans l’enregistrement audio suivant, remarquez la transformation que traverse Brandon en quelques minutes :
[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_column_text]
Pour écouter l’audio en anglais (9 minutes) : ici. [/vc_column_text][vc_column_text]Au début, Brandon s’intéresse uniquement à des techniques pour se débarrasser de la douleur. Mais après avoir pris contact avec sa propre humanité / bienveillance (?), il prend finalement conscience à quel point il se traite cruellement.
Quand il y a un véritable investissement émotionnel, prendre soin de soi n’est pas une corvée, ni un test, c’est un vrai plaisir.
[/vc_column_text][vc_column_text css= ».vc_custom_1622747533803{padding-top: 40px !important;padding-right: 40px !important;padding-bottom: 40px !important;padding-left: 40px !important;background-color: rgba(128,231,214,0.17) !important;*background-color: rgb(128,231,214) !important;} »]
Transcription de l’enregistrement audio
Ce n’est pas une traduction exacte, j’ai résumé certains points pour mettre en avant les plus importants.
Brandon explique que son mal de dos a débuté à la naissance d’un de ses enfants, il y a 3 ans. Il a lu les livres du Dr Sarno, qui expliquent qu’une naissance est un des évènements les plus stressants de la vie qui peuvent aggraver / provoquer des douleurs. Mais Brandon était déjà quelqu’un de très anxieux avant, et Alan Gordon suspecte qu’il y a un fonctionnement en lui contre lequel son esprit se rebelle. Au départ Brandon ne voit pas de quoi il peut s’agir : il ne fume pas, ne boit pas, ne se drogue pas, fait de l’exercice dès qu’il peut, est très actif…
Pression et perfectionnisme
Lorsqu’Alan lui demande s’il se met beaucoup de pression sur lui même, Brandon répond « Bien sûr », avec une certaine fierté. Il essaie toujours de bien faire et assume son perfectionnisme, qu’il se sent responsable de tout et fera même à la place des autres.
Alan note qu’il parle du perfectionnisme et de se mettre la pression comme une façon normale de se traiter. Il lui demande s’il éduque aussi ses enfants (14, 4 et 2 ans) de cette manière, d’avoir par exemple toujours d’excellentes notes ? Brandon dit que non, mais qu’il aime que les choses soient faites à sa manière, sinon ça l’énerve. Même pour les plus petits. Cependant il est professeur et il n’est pas comme ça avec ses élèves : très patient, attentif…
Alan compare la manière dont Brandon se traite lui même au comportement d’un sergent instructeur de l’armée, et que ça déborde sur sa manière d’être père. Pourtant il a la capacité d’être patient et bienveillant, de faire preuve de compassion et se soucier (« care ») des autres, notamment ses élèves. Mais qu’il ne le fait pas pour lui même.
Se débarrasser de la douleur pour revenir aux fonctionnements nocifs d’avant ?
Brandon explique qu’il cherche un moyen de se débarrasser de sa douleur, qu’il veut des exemples, des techniques pour cela, pour revenir à sa vie d’avant. Mais Alan lui explique que son corps ne veut pas revenir à ses fonctionnements précédents, qu’il n’aime par se faire commander par un sergent instructeur. Si Brandon trouve si dur de se retrouver sans occupation, c’est que tant qu’il est dans une activité, concentré dans le présent, il peut faire taire un peu ce sergent. Mais dès qu’il est face à lui même, c’est comme s’il était à l’armée, dans les Marines, avec ce sergent instructeur dans sa tête qui lui répète en boucle de faire toujours plus et mieux.
Pour Alan, l’objectif n’est pas de se débarrasser des symptômes, mais d’apprendre à les écouter et de changer la manière dont Brandon se traite, comment il se connecte à lui même.
Brandon est si fier d’être patient et bienveillant envers ses élèves, il sait prendre soin / se soucier (« care ») des autres… Ne pense t’il pas qu’il mérite lui aussi d’être traité ainsi ? Cette question fait réfléchir Brandon : « je ne sais pas…. ».
Il essaie de comprendre d’où vient cette pression qu’il se met sur lui même, pourquoi il est devenu comme ça. Mais il ne voit pas : il a de bons souvenirs de son enfance, ses parents étaient très bien, plein de compassion, formidables. A l’école il n’avait pas à avoir des notes excellentes, on ne lui demandait pas d’être le meilleur, juste d’être bon.
Alan lui explique qu’il faudrait avoir plus de temps pour creuser cette question, comprendre pourquoi ce fonctionnement s’est mis en place à un moment de sa vie, pourquoi il se traite ainsi (c’est un vrai travail personnel à faire avec un thérapeute).
« Est-ce que c’est bien que je me traite ainsi ? »
Alan Gordon : « Mais juste pour le moment, je pense que la chose la plus importante est de vous demander : « Est-ce que c’est bien que je me traite ainsi ? ». Vous voyez, je pense que ce que vous dites c’est : « Je veux que tous ces symptômes disparaissent pour que je puisse reprendre, vivre ma vie et continuer à être horrible avec moi-même !». (Brandon lâche un petit cri/rire/soupire (?) : pas facile de s’entendre dire ça, mais pourtant si important pour une prise de conscience).
Je pense que la première chose à faire est déjà de vous regarder dans un miroir métaphorique (ou réel en fait !) et de vous demander : « Est-ce que je mérite d’être traité avec un tel acharnement ? Est-ce que je mérite d’être traité de cette manière, sans prendre soin de moi, sans bienveillance/amour ni réconfort ? Là il y a ce marchand de pression constante qui vous fait peur et vous dit : « Tu dois faire ça ou sinon… » C’est vraiment une façon dure / rude de vivre, Brandon. »
Culpabilité
Brandon raconte alors sa grande culpabilité après sa dernière opération, de n’avoir pas pu faire grand chose avec sa famille pendant l’été. Alan Gordon le reprend aussitôt et essaie de lui montrer à quel point il se traite cruellement et injustement. S’en vouloir ainsi dans une telle situation, alors qu’il souffrait et devait récupérer d’une opération chirurgicale, avoir toujours l’impression de ne pas en faire assez…. Evidement que ça crée une énorme anxiété en lui !
Brandon réalise alors vraiment à quel point il ne se traite pas correctement… et s’en veut, se traite d’idiot, culpabilise. Il se met la pression pour comprendre pourquoi il agit constamment ainsi, se soucie tout le temps des autres et pas de lui. Alan lui fait remarquer que c’est encore être bien trop dur avec lui même, encore une chose qu’il se dit ne pas faire assez bien.
Alan : « Ces symptômes ne sont pas votre ennemi. Ils ne sont pas quelque chose à éradiquer ou à éliminer. Je sais qu’on peut ressentir cela parfois, parce qu’ils sont si douloureux à vivre. Mais souvent ils essaient de vous guider. C’est comme un chien d’aveugle. Ou un phare dans la nuit qui éclaire quelque chose que vous ne pouvez pas voir. »
Il compare alors le fonctionnement de Brandon à celui d’un entraîneur de Football (américain ici), avec des entraînements affreux. Le coach ne fait que pousser, hurler de courir plus vite, en disant : « je m’en fiche si tu es fatigué »…
Alan : Mais vous n’avez pas besoin d’un coach/entraineur…
« Vous avez besoin de quelqu’un qui se soucie de vous et prend soin de vous. »
Vous avez besoin de quelqu’un qui vous traite comme un être humain. Tout à l’heure, vous avez dit que vos parents étaient vraiment compatissants/bienveillants et aimants. Vous souvenez-vous quand vous étiez petit et que vous tombiez et vous écorchiez le genou, ou que vous étiez vraiment bouleversé par quelque chose, comment votre mère prenait alors soin de vous et vous réconfortait? Que ressentiez vous?
Brandon : Oui.. C’était génial.
Alan : Alors pourquoi vous-privez vous de cela? Si vous ne saviez pas comment être bienveillant, si vous ne saviez pas comment réconforter, vous voyez, la première étape serait de l’apprendre. Mais vous savez déjà comment faire ! Vous avez l’air d’être un enseignant très cool et décontracté. Mais vous refusez cette bienveillance pour vous même.
Brandon : Je la donne à tout le monde sauf à moi-même
Alan : Vous la donnez à tout le monde sauf à vous…
[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_column_text]
Le processus de Changement
[/vc_column_text][vc_single_image image= »2277″ img_size= »large » alignment= »center »][vc_column_text]
De nombreuses personnes ont beaucoup de mal à ressentir de l’amour pour elles-mêmes. Vous pouvez avoir tout l’amour du monde pour vos enfants, parents, amis, nièces, neveux, collègues, abonnés Instagram, athlètes préférés…. et même des personnages Disney qui ne sont même pas réels. Mais quand il s’agit de vous-même, cela peut être beaucoup plus difficile.
Et je pourrais vous donner des citations inspirantes, ou jouer des chansons de Christina Aguilera vous disant à quel point vous êtes beau/belle… Mais la vérité, c’est qu’une mauvaise image de soi se développe de la même manière que tout le reste – à travers des voies neuronales apprises.
Et tout comme ces voies neuronales ont été apprises, elles peuvent être désapprises.
Dans la prochaine étape, nous couvrirons des techniques spécifiques pour désactiver vos signaux de danger et travaillerons à apprendre à votre cerveau à se sentir en sécurité. Et comme vous l’avez fait avec votre hypothétique enfant en Maternelle, essayez de le faire avec compassion, patience et amour.[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]